Transtech, le plastique recyclé

Le péril plastique

Au Sénégal les déchets plastiques constituent une véritable menace écologique.

À l’origine du problème, on trouve : une production inquiétante, une surconsommation, l’utilisation de plastique pour chaque portion individuelle vendue dans la majorité des commerces en est un exemple.

Les sachets plastiques restent toutefois le fléau le plus visible. De mauvaise qualité, distribués systématiquement et pour un usage unique, ces sachets n’ont pas la moindre valeur aux yeux de la population.

L’impact sur l’environnement se mesure à plusieurs niveaux :

L’invasion des paysages est saisissante, les sachets s’accumulent dans les rues, s’accrochent aux arbres aux arbustes et à n’importe quel obstacle rencontré.  

Mais les conséquences de cette dégradation dépassent les nuisances esthétiques : en s’accumulant les sachets plastiques imperméabilisent les sols et contribuent à leur appauvrissement. Ils intoxiquent et tuent les animaux qui ingèrent cette drôle de nourriture trouvée en abondance. L’océan est lui aussi menacé d’être poubellisé et son habitat est en danger.

 

Les initiatives de récupération (particuliers, ONG, GIE)

Mais si la population n’est pas encore assez sensibilisée et que le production de matière plastique est loin d’êtres ralenties, des initiatives sont prises afin  de recycler ce plastique.

Des ONG ainsi que des particuliers s’attèlent au ramassage, au tri  et développent un nouveau secteur basé sur le principe de récupération. Ainsi Transtech industrie utilise plus de 200 tonnes de plastique récupéré.

La décharge de M’beubeusse et les femmes du gpf s’organisent avec le concours d’ong telle que la LVIA ou l’ENDA et créent ainsi des emplois tout en servant l’environnement.

 

Transtech Industrie

Les tabourets Yoyo font partie d’une gamme de produits en plastique recyclé par la société Transtech industrie. Concernés par cette menace grandissante, Eric Girardon et son équipe ont cherché et développé grâce à la technique du rotomoulage, un moyen de réutiliser une matière particulièrement nocive.

« Au Sénégal la problématique des sachets est énorme et cause des dommages visuels, cause des dommages au niveau de la santé, cause des dommages au niveau de la mortalité du cheptel. C’était un peu un défi personnel de  trouver un mécanisme qui permette de les utiliser tout en ayant des bases économiques saines. C’est-à-dire que les ramasseurs y trouvent leurs comptes, que notre société y trouve son compte et que l’utilisateur y trouve son compte en payant des produits moins chers. »

 

Tabouret Yoyo

Ce tabouret au nom de jouet, dont la forme rappelle celle des sabliers, supporte tous les  poids et peut s’utiliser sans risque d’usure à l’extérieur.

Sa surface lisse est piquetée de tâches de couleurs. Mais Ces motifs ne sont pas simplement décoratifs. Ils racontent l’histoire de leur matière. Et en Afrique celle du plastique représente un enjeu de taille : des déchets dont on ne sait plus que faire, des conséquences graves sur l’environnement mais aussi l’éveil de certaines consciences  et des initiatives à encourager.

 

La fabrication des tabourets

Transtech achète le plastique déjà broyé ou tel que les récupérateurs l’ont trouvé. C’est alors au centre de broyage de la société que le plastique est transformé en copeaux.

En véritable alchimiste Eric Girardon essaie plusieurs dosages pour obtenir le mélange adéquat .

Des moules creux, fabriqués sur place, sont huilés et assemblés sur le cadre gyroscopique. le mélange est versé.

Le cadre tourne sur deux axes, le four monte à température de fusion. La matière se répand alors sur les parois. À la sortie du four l’ensemble est refroidit puis démoulé.

On obtient un tabouret extrêmement  résistant, composé de plastique recyclé à 80%.